Joyeux anniversiare Propos !

Ces dernières lignes seront empreintes de nostalgie. En 2011, Carlos fête ses 30 ans, afin de marquer le coup, c'est un ancien de la maison qui sous fait le plaisir de ressortir sa plume

Romain Place

10/1/20212 min read

Cher Propos,

La dernière fois que nous nous sommes croisés, François Fillon affirmait qu’il était possible de gagner des élections en « disant la vérité ». Un autre François entamait la deuxième année de son mandat de président de la République. La « Manif pour tous » organisait toujours des manifestations malgré la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. C’était une autre époque. Huit an- nées ont passé, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Cher Propos, tu as bien grandi. Alors qu’à cette époque, tu étais encore imprimé en noir et blanc, tu es désormais doté de la couleur, du son et de l’image. Alors que tu fêtes tes trente ans d’existence, tu n’as jamais paru aussi dynamique. Pourtant, tu n’as rien perdu de ton identité : tu es toujours tel que je t’ai connu, un journal écrit par des étudiants pour les étudiants.

Souviens-toi : à la rentrée 2012, tu accueillais une nouvelle équipe dans ton bureau 208B de l’Ensemble Saint-Georges.

Pleine d’enthousiasme et de dynamisme, cette équipe souhaitait t’apporter une nouvelle fraîcheur tout en marchant dans les pas de tes créateurs. Dans le premier numéro qu’elle a publié, la rédaction s’était alors fendue d’une tribune, véritable manifeste exprimant l’identité qu’elle souhaitait te donner : « Quoi de mieux en effet qu’une Tribune Libre du premier numéro, afin de mettre les choses à plat ? ». Relue en 2021, cette tribune est comme un mode d’emploi : elle n’a rien perdu de son intérêt. Commençant par rappeler que « c’est dans les vieilles marmites que sont faites les meil- leures confitures », elle souligne l’importance de ton héritage. Si chaque nouvelle équipe arrive avec de nouvelles idées et une touche personnelle, il ne lui est jamais possible de renier ta vie passée. Depuis ta création, en 1991, tu as connu de nombreux visages. Néanmoins, s’il y a bien une chose que tu as réussi à garder, c’est le second degré. Cher Propos, tu as toujours mêlé — à merveille — le sérieux et la dérision. En effet, « en dépit de ce ton nonchalant et « déconneur » que se permet la ligne éditoriale, le fond de la rivière est différent de ce que laisse paraître la surface ». En plus de revendiquer une liberté de ton, tu continues de jouer un rôle fondamental en accompagnant la vie étudiante. Tu as permis aux étudiants d’exprimer leurs galères, leurs colères et leurs inspirations. Tu as contribué à la création d’un esprit et d’une ambiance. Enfin, le mode d’emploi que nous relisons ensemble, n’oublie pas de rappeler l’importance de ton lectorat. « Qui sait écrire doit penser à son lectorat », rappelait cette tribune. Alors, si je puis t’adresser un conseil personnel, ce serait le suivant : ne renonce jamais à ce mélange précieux de sérieux et de dérision ; mais ne renonce jamais, non plus, au maintien de la plus grande attention à l’égard de tes lecteurs et de tes lectrices.

Je suis particulièrement fier de la manière dont tu as grandi, cher Propos.

Je suis, par conséquent, très heureux de te souhaiter un bon anniversaire à l’occasion de tes trente ans. J’espère que toi aussi, tu es fier de ce que je suis devenu. Et j’espère que ces quelques mots d’un « ancien » t’auront comblé.

Romain Place,Ancien président de Propos (2012-2013)
Devenu doctorant en droit public et enseignant dans la maison de Propos