L'amoure dure-t-il trois ans ?

La déchéance du mois d'octobre aura-t-elle l'amour, le vrai, l'incendiaire ?

Margot Calisti

2/3/20223 min read

Voilà le schéma initial, l'été arrive, tout est beau, il fait chaud. Sous le soleil d'un mois de juillet, l'impossible semble possible et les cœurs se rapprochent.

Alors, l'imprévu nous tombe dessus, un regard, un comportement nonchalant, un sourire inoubliable. Ça y est, nous sommes amoureux. Et si l'intensité de la chaleur ambiante ne peut égaler celle qui brûle en nos âmes, une question reste pourtant ici, latente, en arrière plan : qu'adviendra-t-il lorsque l'été sera fini ?

Dans la majorité des cas, le mois de septembre sonne l'arrêt de la romance estivale. Mais parfois, si l'on a de la chance, l'amour dure.

Mais s'installe une nouvelle contrainte en trois temps : distance, emploi du temps, manque de communication.

On se doit de résister aux tempêtes qui secouent l'idylle, car si l'on tient suffisamment à l'autre, la promesse d'un nouvel été encore plus dévorant que le premier se dessine sous nos yeux.

Alors, on se plonge encore un peu plus dans les tréfonds de l'amour, à en perdre la tête.

Le deuxième été arrive, et tient ses promesses. Malgré des difficultés sommaires, rien ne vaut l'ardente passion des retrouvailles. On écrit de nouvelles pages, on vit de nouvelles choses. On se dit qu'on a rencontré l'amour avec un grand A, la personne avec qui on va finir ses jours, l'âme sœur.

 

Laissez moi vous raconter une histoire, plongez vous dedans. Deux jeunes personnes tombant amoureuses l'une de l'autre. C'est la première fois que l'amour frappe à leur porte et ce qui leur arrive ressemble à toutes les romances à l'eau de roses qu'elles ont pu voir jusqu'à présent. C'est irréel, idyllique, rien ne pourrait gâcher cet amour naissant.

Le deuxième été consolide leurs certitudes : ils sont liés, leurs âmes sont connectées, rien ne les séparera jamais, rien sauf la mort. L'histoire, elle se terminera fatidiquement par la mort d'un des deux personnages principaux comme pour Gus et Hazel . Alors le livre se terminera, au beau milieu d'une phrase, d'un soupir. Une triste vérité qui tuera à petit feu le restant d'entre eux. C'est le premier amour, le vrai, l'incendiaire, celui qui détruit tout sur son passage. Le premier amour est celui auquel on repensera sur notre lit de mort. Ils feront tout pour l'autre, à risques inconsidérés, à s'en brûler les ailes.

Arrive le troisième été, c'est la déchirure. C'était prévisible, si l'on en croit Frédéric Beigbeder, l'amour dure trois ans, pourquoi seraient-ils une exception ? Les choix de vies s'écartent, l'un reste, l'autre part, plus loin encore, à l'opposé de la vie que le premier c'était dessiné. On ne peut demander à de jeunes gens de grandir en même temps, dans la même direction. Les pleurs, la douleur s'installe, mais ironiquement, l'amour reste.

On se cherche de loin, on se prend à espérer que nos directions puissent se recroiser, on fait tout pour.

Le quatrième été arrive. Tout a changé. Celui qui est resté n'attend que le retour de l'être aimé, mais cette personne a changé. Elle a vécu et tout devient plus difficile, mais on reste. On s'accroche encore une fois à l'espoir.

Au cinquième été, la situation s'est inversé, celui qui s'en est allé veut revenir lorsque celui qui est resté a avancé. L'amour est cependant toujours là, la passion dans les yeux et les larmes aux lèvres. Cette fois ci, ça va marcher, on ne peut vivre l'un sans l'autre.

Le sixième été est le plus dur, celui de la réalisation. Et si pendant tout ce temps on s'était accroché à un souvenir. Et si nous n'aimions plus cette personne qui a tant compté ? Si nous étions toujours amoureux de qui elle était, et plus de qui elle est ? Pourtant, quand on la revoit, rien ne semble avoir vraiment changé.

C'est bel et bien le mois d'octobre suivant qui signe l'arrêt de mort de l'amour. Le point de non-retour. En ce mois d'octobre, on se rend compte que plus rien n'est réel, qu'on aime un souvenir. On se déchire.

On se demande depuis combien de temps l'illusion dure. Et on finit par se demander si Frédéric n'avait pas raison. À votre avis, l'amour dure-t-il vraiment trois ans ?