Avatar 2 : être héritier d’un grand film ne veut pas dire être un grand film

Une critique cinéma qui aurait de quoi émoustiller James Cameron.

CULTURE

Léo-Paul Authier

12/29/2022

Avatar 2 est enfin sorti. Il aura fallu attendre près de treize ans avant de pouvoir enfin  retourner sur Pandora. Et que la tâche est difficile pour ce deuxième film de se montrer digne de l’héritage du premier. Malheureusement, il semble que cette longue attente ait été utilisé à autre chose que l’écriture du scénario. Quand le premier volet d’Avatar nous propose un film aux multiples dimensions d’interprétations, ce nouvel épisode semble manquer d’air...

Avatar 1 avait en son sein une dimension tragique, notamment sur la faiblesse de l'humanité. Il interroge la relation à l'étranger et marqua toute une génération pour l'émotion de certaines scènes. Ce sont notamment par ses morts à l’image de Grace, symboles de l’acceptation de certains humains par le peuple indigène, qui touchent le spectateur.

Aujourd’hui, nous nous retrouvons face à un film ne reprenant que le registre de l’horreur. Nous est proposé un blockbuster utilisant cette planète lointaine comme terrain de jeu d’un spectacle plus visuel qu’intellectuel. Si la photographie d’Avatar 2 le sauve un peu de son scénario uniquement focalisé sur la «bagarre», avec des dialogues d’un niveau parfois douteux, il faut cependant souligner les gros défauts esthétiques de ce film comme l’utilisation du HFR (48 images par secondes au lieu de 24) que certains décrivent comme révolutionnaire, apportant du réalisme et de l’immersion. Toutefois, ici il ne joue pas un grand rôle, si ce n’est celui de lui  donner une esthétique de jeu vidéo, en ayant par moments des animations d’une piètre qualité.

Malgré un rythme soutenu, et le potentiel de l’histoire qu’il tente de conter, les 3h12 de ce film se font tout de même ressentir et l’ennui peut parfois s’installer. À minima, la performance de TheWeeknd au générique tirera le spectateur de sa torpeur...

2001 l’odyssée de l’espace, Interstellar, Titanic, aucun de ces grands films ne proposent une suite, peut-être que Pandora était une planète où les possibles devaient rester en suspens... Si la Warner ne peut qu’adorer ce film «machine à cash», il est de l’autre coté facile d’abhorrer le fait que l’art ne passe qu’au second plan, stratégie qui à la longue avilira certainement l’image de l’industrie elle-même. Si ce film peut être vu ne serait-ce que pour connaître la suite du premier, il ne semble pas déraisonnable de dire qu’il ne restera pas dans les annales du cinéma.

@allociné